- heiduque
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1 ♦ Fantassin hongrois.2 ♦ Domestique vêtu à la hongroise en Europe.3 ♦ Patriote chrétien des Balkans. On dit aussi haïdouc , haïdouk [ 'ajduk ].⇒HEIDUQUE, subst. masc.A. — HISTOIRE1. Membre d'une milice hongroise qui gardait la frontière de la Hongrie contre les Turcs, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. L'heiduque Rodoïtza, tombé aux mains des Turcs, fait le mort pour s'échapper (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 353).2. Pillard, bandit d'origine hongroise, au XVIe siècle. Il s'enfuit avec sa femme dans les montagnes, où il s'associa avec des heiduques (MÉRIMÉE, Guzla, 1827, p. 142).3. Patriote chrétien, serbe, bulgare ou roumain, membre des troupes irrégulières qui résistèrent au XIXe siècle contre l'occupant turc. Luttes menées par les serfs, le peuple laborieux, les Haïdouks, les brigands paysans (Nouv. Ét. hongr., vol. 6, 1971, p. 116).Rem. Ces trois sens correspondent à l'évolution hist. des bandes de heiduques.B. — P. ext., vx. Domestique (d'origine hongroise ou non) en livrée à la hongroise, aux XVIIIe et XIXe siècles en Europe. Les avocats qui n'avaient pas de laquais hier, prennent aujourd'hui des heiduques (BALZAC, Œuvres div., 1831, p. 116). Des foules d'huissiers à chaînes d'argent et d'heiduques galonnés (NERVAL, Pandora, 1855, p. 742) :• ... la lourde et superbe machine éblouissait d'or, comme un soleil. Un cocher poudré la menait, le lampion sous le bras; deux heiduques à chapeau de coq, suspendus par derrière aux embrasses, ne remuaient pas plus que des statues; et au fond du carrosse, seul (...) on apercevait le duc Charles.BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 8.Prononc. et Orth. : [edyk]. Att. ds Ac. 1762-1878. Var. plus rare et plutôt vieillie : haydouk (Lar. 19e), haïdouk (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.); var. héduque (cf. SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1767). CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 265 propose la francisation : hédouque. Étymol. et Hist. 1. 1565 haiduc « fantassin hongrois » (J. DE MALMIDY, Discours véritable de la grand'guerre, qui est au païs de Hongrie ds R. Lang. rom. t. 40, p. 456); 2. 1701 heyduc « valet de pied vêtu à la hongroise, le sabre au côté » (FUR.). Empr. [peut-être par l'intermédiaire de l'all. Heiduck « fantassin hongrois »] du hongr.
, plur. de
« fantassin », lui-même empr. du turc hajdud « brigand »; cf. FEW t. 16, p. 189 a et b. Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. ARVEILLER (R.). Mots orientaux, notes lexicol. Mél. Dauzat (A.) 1951, p. 26. - QUEM. DDL t. 7, 11, 13.
heiduque [ɛdyk] n. m.ÉTYM. 1715; haiduc, 1565; heïduc, 1664, in D. D. L.; heidouque, 1660; all. Heiduck; du hongrois hajduk « fantassin ».❖1 Fantassin de la milice hongroise.1 Il faudrait risquer sa tête (…)Et tout braver pour me voir,Le sabre nu de l'heiduque,Et l'eunuqueAux dents blanches, au front noir !Hugo, les Orientales, XIX.2 Domestique accompagnant une voiture de maître.2 (…) des heiduques dont la taille étonnait la rue (…)Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, II, p. 21.♦ On écrit aussi haïdouc, haïdouk ['ajduk].❖HOM. Formes du v. éduquer.
Encyclopédie Universelle. 2012.